Et là je peux vous dire qu’avec une fille de 1m80 on vient d’avoir un grand problème …
Je vais vous raconter l’histoire d’une petite fille qui s’est un peu laisser aller, dans un conte de fées. Une histoire qu’est tellement belle qu’il faudrait que je m’appelle Verlaine pour la raconter. Mais je vais quand même essayer …
Tout a commencé en novembre 2000 (enfin techniquement ça a commencé un peu avant mais ça c’est une autre histoire …). Pour faire court, 18 ans plus tard notre petite Pauline devenue presque majeure souhaite se lancer sur le triathlon longue distance après avoir essuyé les bancs de la section Sport Etudes Triathlon du Lycée Albert Schweitzer de Mulhouse. Vichy 2018 sera son objectif sauf qu’elle est presque majeure et pas majeure le jour de la course.
On regarde des parcours 2019 qui pourraient lui convenir. Aix ? Je suis pas trop fan. Rapperswill ? J’adore mais un peu malplat. Vichy ? Un peu tard. De quoi ? Ils organisent un nouveau 70.3 aux Sables d’Olonne ? Banco. Lison voulait monter la Tournette pour ses 12 ans. Pauline voulait faire un triathlon. Le cadeau est donc tout choisi.
L’histoire de la WTC étant riche en rebondissements, voilà t’y pas qu’ils nous annoncent la fin de l’Ironman Zürich remplacé par l’Ironman de Thoune !!! C’est avec déchirement que nous avons pris cette nouvelle d’une course qui tient presque lieu de pèlerinage pour nous. Pauline me dit qu’elle veut le faire pour la dernière : c’est avec ses propres deniers qu’elle financera son inscription auprès de cette société qui n’a aucun but philanthropique …
Jour de course. Tout est en place. Phil, tout auréolé de sa qualification dans le Pacifique nous fait l’immense plaisir de partager ce moment avec nous. Le rolling start se déroule gentiment. Et Pauline se glisse dans ce fabuleux lac sans trop de stress apparent. Un peu plus d’une heure plus tard, sortie , changement, vélo (tout juste sorti d’une révision express chez Goodman à Allonzier la Caille : merci pour le service express). S’en suit une très habituelle mais généreuse averse de pluie dont la Suisse centrale a le secret.
Pour nous : saucisse, frites, café, bière. Pour elle balade bucolique dans la campagne St Galloise.
Pour la petite histoire, elles ne sont que 3 dans son groupe d’âge. Objectivement, Pauline n’ayant pas un niveau très élevé de condition physique, son objectif unique était de rallier l’arrivée. Si tel était le cas, on s’était dit en rigolant que si une fille abandonnait et que l’autre ne prenait pas son slot, y avait moyen d’aller à Hawaii …
Mais là, on ne rigole plus (ou plutôt si). Pauline sort en tête de l’eau, mais ça c’est plutôt normal. Par contre elle accroit son avance en vélo et ça c’est plutôt étonnant. Mais comme le disait mon ancien excellent coach : on ne fait pas de la natation, du vélo ou de la course à pied : on fait du triathlon qui est l’addition de ses trois disciplines. Et on regarde à la fin. Et après le vélo il faut courir ce qui est la bête noire de Pauline. Et un marathon en plus.
Fin du bike : la 2ème est à 45’ la 3ème à 1h. On continue de regarder le suivi live de la course sur le ouèbe. A chaque pointage, elle perd du temps sur la 2nde : ce qui est plutôt attendu. Au 15ème on la sent dans le dur.
Depuis le début de ces aventures sportives, je ne l’ai jamais poussée. Encouragée, soutenue, mais jamais poussée. Et là, je dois avouer que j’ai un cas de conscience. Je sais qu’elle ne sait pas sa position dans la course et que ce n’est pas sa priorité : elle ne veut que finir. Je sais aussi que pour un triathlète un voyage dans le Pacifique ça se rêve et potentiellement ça se vit. Je sais enfin que son copain Léo est en route pour venir la suivre. Il arrivera après le semi. Elle est enfin très émotionnelle : ça va lui faire un coup de le voir. Je planifie le moment où je vais lui annoncer son placement et changer son mode finisher en finisher aussi rapide que possible.
Au semi elle ne compte plus que 12min d’avance. Léo est là. Je lui fais le topo course. On est 4 en vélo à lui passer le temps tout au long du parcours : Marie, Lison, Phil et Léo. On se laisse un peu distancer avec Léo pour trouver le dossard 503 que nous appellerons Perrine. C’est fait : punaise belle allure. On comprend pourquoi son avance fond comme neige au soleil : c’est pas que à cause du soleil !!!
L’effet attendu chez ses jeunes coureurs arrive : Perrine marche assez loin des ravitaillements. De 6’ au 1000 son allure chute à 10’ au 1000. Pauline est régulière entre 7’ et 9’ au mille. On l’informe de la situation et c’est à celle qui marchera le moins qui finira devant. Pauline finira 1ère de son Groupe d’Age et se donne le droit de décider ou pas de partir à Hawaii !!!
Et c’est là que commencent les problèmes !!!! Elle va commencer à l’IUT et devra donc s’absenter pendant les cours. Lison va commencer le Lycée et sera dans la même obligation. Je n’ai plus trop de jours de vacances. Et pour finir nous sommes en contact permanent avec notre chère banquière pour acquérir un nouveau logement du fait de notre déménagement. Le conseil familial est rapidement convoqué et sans pouvoir avoir de certitudes sur toutes les interrogations ci-dessus, nous donnons carte blanche à notre warriorette …
Lundi 12 remise des slots : voir photo ci-jointe.