Encore un titre à la noix me direz-vous ! Eh bien, oui, je le concède. Mais si vous êtes un fervent adepte de mes envolées tant sportives que littéraires vous avez certainement trouver de quoi il s’agissait au regard d’une précédente publication d’un réseau, qui se dit social, au pouce levé.
Car oui nous étions sur la quarantième édition de ce fameux marathon du lac d’Annecy. Pas grand-chose à dire ma foi sur cette balade le long de la rive gauche. Le tempo annoncé était de 4’15’’ au km pour assurer un passage en 1h30 au semi. Tout bardé d’électronique que nous sommes désormais, la balade se veut presque mathématique et quelque peu critique sur le rythme engagé et l’espacement des kilomètres annoncés sur le bas-côté. A qui un « on est trop vite » qui grammaticalement parlant est une erreur basique mais banalisée de nos jours, à qui d’autre un « ils sont mal placés les panneaux !! » qui chez les triathlètes encore plus férus de données inutiles donc totalement indispensables se seraient tournés en « t’avait combien au GPS ? J’avais plus que la distance moi c’est sûr !! ». Bref d’un groupe dense et bien formé au km 1, beaucoup s’en étaient échappés ou plutôt s’étaient laissé distancer à l’approche de la mi-course. La faute au GPS certainement.
Mon contrat se terminait donc du côté de Doussard-bout-du-Lac, où je m‘empressai de demander où était l’autre côté du lac. La réponse ne se fit pas attendre : « à Annecy, pourquoi donc ? ». Pour la simple et bonne raison que j’en viens et que l’on m’a dit que c’était ici, répondis-je. Comprenne qui voudra …
Blagounette mise à part, j’ai laissé le soin à l’ami Jean-Max le soin de finir le métier et de ramener tout ce beau ou ce qu’il en restait sur le Pâquier, l’âge n’aidant pas et mon niveau d’activité actuel ne me permettant pas dans le faire dans des conditions efficaces.
Comme vous l’avez certainement compris, j’étais donc meneur d’allure, ou lièvre ou ballon comme on le disait à l’époque et ce pour la 10ème fois, ce qui explique le titre de ce post. Eut un temps où le marathon m’effrayait et où je pensais qu’il n’existait rien de plus long. Ça c’était avant 2002 et mon premier vrai marathon à Annecy et bouclé en 2h52. La motivation de la section course à pied de Téfal nous a emmené faire le marathon de Paris l’année suivante : le bon temps d’Annecy m’a permis de partir devant et de terminer dans le temps correct de 2h48. Ce ne sont à ce jour que les 2 seuls marathons secs que j’ai courus.
L’ami Olivier avec qui nous courions chez Téfal pour le marathon a alors fait l’UTMB : improbable course puisqu’elle dépassait de peu le kilométrage marathonien. S’il l’avait fait je pouvais le faire aussi, non ? N’avions-nous pas fait tomber le mur du marathon ? Et vu qu’il y avait plus long et différent que cette épreuve chère au Baron de Coubertin dont on parle tant je m’abonne alors au magazine Ultrafondus, qui ne parle que de ce sujet de l’au-delà du marathon …
Je continue d’arpenter le bitume Annécien et les chemins environnants en usant la gomme de mes chaussures que j’achète chez Chausport devenu aujourd’hui la fameuse enseigne de la rue Président Favre : 42km195. Afin de faire grandir le marathon d’Annecy qui stagne aux alentours des 300/400 participants, il est décidé de faire appel à des meneurs d’allure. Ceux-ci-porteront alors des ballons annonçant le temps envisagé. Ça m’intéresse : première expérience en 2005 : meneur en 1h30 sur le semi. L’année suivante, la raison m’a rattrapé voire dépassé, je suis inscrit avec Olivier et l’Marco à l’UTMB : je dois faire quelques kilomètres pour me préparer : deuxième expérience en 3h30 le matin que je décide d’enchaîner avec le semi l’après-midi : étonnant challenge …
L’expatriation dans le Haut-Jura m’éloigne de la Haute-Savoie mais par je ne sais plus quel artifice (le Footing Club de la Vallée de Joux probablement) je me retrouve embrigadé au sein du Spyridon Romand cher à Philippe Rochat qui me permet de donner le tempo 3h15 aux marathons de Lausanne 2007 à 2009 avec les amis JeePee et Didier. 2010 et 2011 : l’appel du lac d’Annecy sur la demi-distance est plus fort : 1h30 sera la marque.
Je redeviens triathlète en essayant de devenir plus performant : mon emploi du temps proposé par le coach Stéphane ne me permet plus ces balades le long des lacs.
2017 : je me propose comme meneur en 3h sur l’entièreté du parcours. Un peu fou. Mais je tiens bon. Encore plus fou l’année suivante : en pleine préparation pour la Maxi Race, j’ambitionne de faire la moitié du marathon sur 3h15 et de revenir par la deuxième moitié par les cimes rive droite. Une légère incompréhension fait que mon binôme avait lui aussi planifié la première moitié. Qu’à cela ne tienne, je décide le matin même de boucler l’entièreté du marathon. Là aussi, je tiens bon.
En comptant sur les doigts de vos 2 mains il vous reste un doigt de libre pour y caler cette édition 2019. Le drapeau 3h00 flottera dans mon dos 1h30 comme évoqué plus haut.
Pourquoi tout ça ? Pourquoi pas après tout. Le sport performance est une activité un tantinet égoïste. J’ai eu beaucoup de plaisir à accomplir les performances aussi hautes que j’ai pu : ce n’est qu’un juste retour des choses de permettre à d’autres personnes de les accompagner dans les leurs. Bien sûr toutes ces organisations ne sont pas parfaites : elles ont le méritent (en tout cas pour Annecy, Lausanne je connais moins) d’être supportées par des clubs locaux qui font bon usage des finances d’inscriptions. Les bénévoles font partie du succès de ces organisations. Là aussi j’ai du plaisir à les aider à ma manière.