La course à pieds étant quand même mon truc, il m’arrive parfois de ne faire que ça. Le magasin 42kn195 à Annecy étant d’un fort bon conseil et mon principal fournisseur, il m’arrive parfois de l’aider en fonction de ses besoins. La pratique sportive de compétition nous rend égoïste, il est bon parfois de rendre la monnaie de la pièce. Bref j’avais choisi de faire le meneur d’allure au marathon d’Annecy. Si par le passé j’ai pu officier sur 3h30 voire 3h15, le pari était cette fois plus audacieux en donnant le tempo sur 3h sans autre meneur.
J’ai bien couru en ce début d’année avec relativement peu de neige et un swimrun longue distance à préparer sur fin mars. Les kilomètres ne font pas les champions mais ils aident à tenir la distance quand mécaniquement la durée rend la tâche plus difficile. Même si une petite contrariété de dernière minute ainsi qu’une légère surcharge pondérale inhabituelle sont venues perturber ce mois d’avril, l’activité pédestre a été bien remplie ces 4 premiers mois.
Je ne suis pas hyper confiant au départ surtout quand on sait et quand on voit le nombre de personnes qui comptent sur le bonhomme qui porte le drapeau de meneur. J’avais déjà officié sur cette allure mais pas sur un parcours complet. Etonnamment sur cette édition, l’ambiance sur les premiers kilomètres est assez studieuse : ça ne parle pas trop. Je reste concentré sur mon rythme que j’essaie de garder aussi régulier que possible entre 4’10 et 4’15 pour passer les ravitaillements le plus sereinement possible.
Sur des courses ainsi (à l’opposé des Ultras trail ou autres stupidités du genre), j’aime bien m’alimenter avec des produits énergétiques du type gel ou barre de l’effort. L’organisation n’en met pas aux ravitaillements hormis la boisson, je pars donc avec mes propres victuailles. La stratégie sera gel + eau au 45’, 1h30, 2h00 et 2h30. Le reste des ravitos sera fait en boisson de l’effort.
Tout se déroule comme prévu. Le peloton très garni du début de course s’est étiré sur le retour. Comme pour le reste des coureurs cela devient difficile pour moi aussi au niveau musculaire vers le 32ème. Pas de soucis énergétiques par contre : je ne puise pas dans mes réserves. Après le retour sur la route nationale vers le virage de La Puya, seuls 5 coureurs sont encore avec moi. J’ai un peu d’avance sur le chrono et ralentit légèrement pour tenter de ramener les derniers largués dans l’objectif annoncé sur mon drapeau.
Je franchis la ligne en 2h59’35’’ officiellement. L’engagement a été tenu. Tout était réuni pour faire une belle épreuve : ce cadre que j’affectionne tant, une organisation rodée, un plateau relevé une densité bien présente et une météo très agréable.
Il me reste à bien récupérer mécaniquement de cet effort pour poursuivre la saison qui devrait m’emmener du côté d’Autun dans les prochaines semaines. Après le snowtrail Jurassien de février le swimrun Croate de mars et le marathon Annécien d’avril, le triathlon Bourguignon est au menu de mai. La diversité est mère de satisfaction pour moi. D’ici là, profitez bien du temps présent même si la météo ne vous permet pas la pratique espérée. Les saisons doivent se faire : quand avril se passe en mars, mars se passe en avril. Et peut se prolonger en mai …