Pour être tout à fait honnête, je me suis certainement (donc de manière certaine) un peu emballé lorsque je me suis inscrit à cette course. Peu d'indicateurs étaient aux vert et mis à part le fait d'avoir passé de bons moments au bord ce lac, ce qui est déjà pas mal me direz-vous, sportivement je n'y ai pas trouvé grand-chose.
Déjà en début de saison, je m'étais orienté sur le circuit 70.3. La publicité aguicheuse de cette 20ième édition et son parcours pédestre urbain ont eu raison de ma raison. Comme souvent. Je n'étais pas certain de pouvoir m'astreindre à un entrainement rigoureux et maîtrisé. Ca a bien été le cas. J'ai donc succombé aux sirènes de la WTC tardivement dans la saison et l'ai regretté dans les semaines précédant la course. Y compris la veille.
Je n'aborde pas cette course dans les meilleures dispositions. Peu de satisfaction, peu d'envie de performer, si ce n'est d'imaginer faire une course facile. Sur Ironman. Mon pauvre ami. Reviens les pieds sur terre. Et quand on a les pieds sur terre, c'est que l'on est sur le marathon. Et là, le juge de paix est impitoyable. Ô je n'ai pas vraiment eu envie d'abandonner. Simplement plus envie d'avancer ou de se faire du mal.
J'avais particulièrement aimé cet article de Sport et Vie tentant d'expliquer le mécanisme de la fatigue. Ils l'avaient assimilé au mécanisme d'une chasse d'eau. La fatigue est représentée par le réservoir. Quand on règle une chasse d'eau, on ajuste le flotteur pour définir le volume d'eau contenu dans le réservoir. Le remplissage de ce réservoir est assuré par un petit robinet : on peut également ajuster le débit de ce robinet. L'entrainement permet de limiter le débit de remplissage du réservoir donc de retarder l'arrivée de la fatigue. Les compétitions et un peu aussi les entrainements permettent, de modifier la hauteur du flotteur. Le but est d'arriver à mettre le flotteur le plus haut possible et donc d'accepter la fatigue et de remplir le moins vite possible le réservoir. L'avantage chez l'être humain, est que l'on ne peut pas mal régler le flotteur, dans le sens ou le cerveau ne permet pas d'atteindre un niveau de fatigue irréversible : un cheval peut mourir d'épuisement, un homme non.
Alors voilà, je ne me suis pas entraîné suffisamment et/ou pas correctement. J'ai bien fait quelques belles performances en début de saison qui m'ont permis d'avoir un flotteur assez haut. J'ai par la suite vécu le désentrainement, avec un robinet trop ouvert pour espérer ne pas remplir trop vite le réservoir. J'ai même abaissé le niveau de mon flotteur car comme je le disais à l'excellent Ronnie Schildknecht, nonuple vainqueur de cette épreuve qui avait un peu de mal à se mouvoir le lendemain (je crois qu'il avait bien réglé son flotteur), je n'ai pas mal aux jambes car je n'ai pas couru vite, moi.
Ceci étant, malgré le fait que Marie n'a pu se joindre à nous pour cette course et ce lieu que nous aimons tant, nous avons passé de bons moments au camping avec les filles. Philip était au camping également. Le Prez nous a fait l'incroyable surprise de venir nous supporter : extaordinaire Président du VO3max. 2 UP2 boys étaient de la partie également avec des fortunes diverses à l'arrivée mais toujours soutenus par leur tendre et cher. Et toujours beaucoup de têtes connues dans ce petit monde qui font bien plaisir à voir et à revoir.
Pour finir, nous avons toujours les bons mots de Lison qui m'incitait à aller me baigner avec elle le soir de la course dans ce lac frais et agité "Allez, on y va papa, peut-être que l'an prochain on est sur la paille et on ne reviendra pas ! " Alors plutôt que d'espérer ce que nous n'avons pas, profitons de tout ce que nous avons. Il reste maintenant 6 semaines avant le 70.3 sur la Sunshine Coast Australienne. 6 semaines pour refaire un peu de plomberie et réparer cette chasse d'eau. Je crois que ça va le faire. J'en ai la certitude.