Petit retour en arrière : juillet 2014, les inscriptions ouvrent pour l'Ironman de Francfort 2015. 14h je suis devant mon écran avec ma carte bleue, je ne veux pas louper ça : clic, clic, clic : c'est fait, je suis inscrit. Début de l'histoire.
J'avais dit que je ne voulais plus trop m'investir autant pour retenter une 3ème fois la qualif. Finalement, la possibilité de refaire une saison sous les couleurs du Team UP2 aura raison de ma raison.
Avec ses 100 places qualificatives dont environ 17 pour mon groupe d'âge, une rapide analyse des temps font que je me suis décidé à retourner à Francfort après avoir participé en 2011. Malheureusement, quelques semaines avant la course, c'est seulement 75 places qui sont mises en jeu pour 10 dans ma catégorie. Avec le niveau de ouf de cette course outre-rhin, ça va pas être de la gaufrette ...
L'année passée Maël du magasin Liberty Bikes à Gex m'avait prêté pour la saison les pédales Garmin Vector pour travailler avec les données de puissance comme me le recommande le coach Stéphane Palazzetti. Quand je suis allé faire monter mon nouveau Ceepo Viper : petit soucis. Les Vector ne sont pas compatibles avec les manivelles Vision Metron : trop larges. Maël a tenté de recommander les nouvelles Vector 2 dans leur version agrandie : visiblement pas compatibles avec les manivelles et surtout en rupture de stock. Je roule donc sur Home Trainer avec mon Power2max et en CLM avec la vitesse indiquée sur la Garmin. C'est comme ça.
La préparation a été excellente ... jusqu'au mois d'avril. Une chute bénigne en vélo dans un rond-point la veille du semi d'Annecy suivi d'un temps record sur cette course auront sans doute eu raison de ma mécanique fragile. Résultat des courses : 6 semaines sans courir de mi-avril à début juin. Sensation de déjà-vécu de l'année passée. Par contre j'ai pu tout à fait bien rouler et bien nager aussi. J'avais tout de même choisi de participer aux triathlons auxquels j'étais inscrit à savoir le M de Rumilly et le L de Doussard, en acceptant de ne pas prendre part à la dernière partie pédestre : dur.
Toujours en avril, j'aurais pu demander à partir dans la première vague de natation. J'ai dû louper l'info quelque part. Du coup ce sera un départ avec la masse des bonnets bleus à 7h plutôt qu'avec les seulement 400 bonnets rouges à 6h50. Frustré sur le coup.
Me voici donc à 7h00, prêt à en découdre avec cette journée qui s'annonce caniculaire. Ce sera le premier triathlon de l'année. Qui est en plus l'objectif de l'année dans le but de se qualifier. Fallait oser.
Comme les 400 bonnets rouges sont partis, je me dis que je dois être dans les plus ou moins meilleurs nageurs de cette seconde vague. J'ai été tellement déçu de mon départ trop prudent à Doussard, que je choisis de partir dans les toutes premières lignes. Enfin une réussite !!! Je suis relativement devant, pas du tout gêné. Nickel. La température de l'eau étant à 26.2°C, la néoprène est fort logiquement interdite. J'avais pensé à emmener la combi Tyr Torque que nous avions eu à Kona l'année passée via le Team UP2. Moralité : bonne natation. Sorti en 1h07.
Le parcours vélo n'est pas très exigeant : il faut être prudent. Je le suis. Pas grand-chose à dire sur le premier tour que je boucle à 37 de moyenne, vraiment à l'aise, j'oserais presque dire : sans forcer. Sans données de puissance, je misais sur un vélo en 5h soit 36 de moyenne. Jusque-là tout va bien. La dernière heure je commence à être un peu à la peine physiquement. Il fait chaud et les pieds me brûlent. C'est très désagréable. Vraiment. Je me dis que je suis dans le même état que Zürich en 2012 où j'étais pas top à la fin du vélo mais que je sors un joli marathon. J'attends donc de courir. Mais c'est difficile. La stratégie alimentaire, boire toute les 10min et manger toutes les 30 a été respectée mais sur la fin j'attends le prochain ravitaillement qui est trop loin. C'est long. J'ai un peu soif aussi. Pas top. Et pourtant, bien que nous sommes équipés en nutrition Etixx chez UP2, j'avais basculé sur le Powerbar de l'organisation depuis 1 mois. Je n'avais rien laissé au hasard. Mais là, non. C'est long. Dernière montée. Dernière descente. T2.
Et là, ben finalement, c'est pas comme à Zurich. Je franchis cette T2 en marchant et repars en marchant. Je courre mais sans trop y croire. Je ne contrôle pas l'allure au Garmin. Pas de sensations. Après coup (2jours après) j'étais finalement dans des allures de 4'35" / 1000m. Mais ça ne va pas. Vers le 4ème km je m'arrête au ravito et repars en marchant. Je me pose pleins de questions sur la suite à donner : abandonner pour retenter une autre course dans peu de temps. Finir en marchant, pour finir et retenter une autre course dans peu de temps. Courir.
Je prends finalement, après une longue hésitation en marchant, la dernière voie. Je fais du fractionné : courre assez bien entre les ravitos mais passe beaucoup de temps dans ceux-ci. Est-ce que j'aurais dû courir moins vite pour passer moins de temps aux ravitos ? En fait je me suis dit que ça allait être difficile pour tout le monde et que sur un malentendu ...
Le malentendu n'a pas eu lieu. Je termine 22ème de la catégorie. Je suis évidemment allé à la remise des slots. 12 slots dans la catégorie. 5 ne prendront pas. Il me manque donc 5 places ou 10 minutes. Avec des peut-être et des si et des la on peut tout imaginer. J'ai fait la course en prenant mes décisions pendant la course, pas après. Je suis donc très déçu mais je ne peux m'en prendre qu'à moi-même. Je suis le seul responsable de cette non qualification. Le coach avait tout fait pour que j'arrive en forme. Mon entourage avait tout fait pour me laisser faire tout ce que j'avais à faire et le Team UP2 m'en avait donné les moyens matériels . En m'alimentant quasiment comme lors d'un de mes entrainements dans le Haut-Jura, j'ai bêtement hypothéqué mes chances de performance pour cette course. C'était pourtant clair que comme lorsque l'on veut rafraichir une voiture en mettant en marche la climatisation, on consomme plus d'essence. Les conditions climatiques de Francfort faisaient qu'il fallait mieux s'adapter au niveau alimentaire.
La règle des 5C s'applique aussi dans ce cas-là : C'est Con mais C'est Comme Ca !!!!
Bien qu'il reste quelques places dans les prochains Ironman, je ne retenterai pas de qualification pour Kona 2015. Trop cours avant fin juillet. Finalement c'est peut-être mieux ainsi avec les filles qui changent toutes les 2 d'école (l'une entre au collège l'autre en internat au lycée) on aura un automne plus cool. Par contre ...
Oui. Par contre. Je me dis que tenter un Ironman de fin de saison, mais pas trop, pour se qualifier pour 2016 serait un bon choix de rebond. D'ailleurs, je suis inscrit pour Mallorca sur fin septembre. J'ai pas dit mon dernier mot. Rendez-vous, lundi matin à la piscine à 6h30 : c'est la reprise ...