Petit retour en arrière avec un départ pour Zürich jeudi matin. Un arrêt sur notre aire d'autoroute préférée d'Estavayer-le-Lac, pour rejoindre la horde de supporters : Anouk et Odile et leurs descendances. Arrivés à Zürich, le camping n'est pas plein et nous nous postons à proximité du lac pour planter les tantes, monter le vélo et hop : un petit tour de 1h30 juste comme ça. Ca va.
Vendredi : jour des dossards et du briefing où rien de nouveau sous le soleil (car il faisait encore beau) pour la course de dimanche.
Samedi : une 20aine de minute dans le lac pour y barboter (l'eau est à 21°, très bien) enchâiné avec 40 min de vélo en configuration course : il est beau comme un avion ce vélo avec ces roues. Par contre la météo nous joue des tours de cache cache entre éclaircies et averses intenses. Nous consultons rapidement les prévisions météo pour le lendemain : pas top mais pas trop moche. Je laisse donc les Easton 90TT et la Zipp pleine derrière, tout ça gracieusement fourni par Liberty Bikes à Gex. Merci Maël.
Et puis nous voilà dimanche pour un lever à 4h30. Déjeuner copieux comme à la maison. Le caca de la peur est bien là et je me hâte lentement pour préparer ma petite place 382 dans le parc à vélo. Il fait pas très chaud 13° et le ciel est bien noir. Je couvre mes affaires.
6h55 départ des pros. Et 7h départ de nous. Première erreur : je suis au milieu du troupeau, assez devant et je n'arrive pas à nager correctement dans cette position. Ca commence mal. En plus je ne vois pas les bouées et j'ai un peu de buée dans les lunettes. Pas de panique, enfin si un peu quand même, mais bon on verra.
Deuxième tour : c'est un peu mieux mais j'ai toujours de la peine avec ces bouées et ma buée. Et en plus, j'ai envie de pisser. Ca continue.
La natation est enfin finie : je file vers mes petites affaires en profitant d'être assis pour satisfaire à une envie insistante. Bof.
Les consignes étaient claires : 250W pendant les 30 premiers kils : moralité 38 de moyenne avant la bosse. Ca file avec ces roues. Et puis le temps se corse. De plus en plus. Jusqu'à l'averse de chez averse. Puis le beau. Puis des trombes d'eau. On va monter le Kilchberg dans une folle ambiance malgré la météo peu propice. Et rebelotte. Je ne lache pas le morceau et roule même avec des sacrés gaillards. Le deuxième tour sera moins facile et je me demande bien comment je vais faire pour assurer un beau marathon derrière. Petit moment de doute jusqu'au 2ème Kilchberg : le doute s'installe. Je pose le vélo en 5h11, un peu (beaucoup) déçu par mon temps au regard de l'entrainement et du matériel à disposition. Vindiousse encore un marathon à s'enquiller et avec le froid et la pluie et le vent je redoute les crampes.
Baskets, casquettes, GPS et gaz. Stratégie de course : 4'20" au kil : il est sûr de lui là, Stéphane ??
500m après : là, j'ai les jambes !! C'est incroyable la différence entre le mal de guiboles en vélo et la facilité de ces 500m. Ne nous enflammons pas et respectons aussi la stratégie alimentaire jusqu'ici parfaitement respectée.
Les km passent vite et bien. Je me dis qu'il faudrait peut-être ralentir dans le 3ème pour ne pas exploser dans le 4ème. Finalement, la pluie aidant ainsi que les supporters, je continue sur ma lancée, ralenti naturellement, mais en finissant très fort sur les 2 derniers kils.
Le tapis bleu est pour moi tout seul, je ne connais pas ma place mais le temps affiché de 9h28 me fait exploser de joie sur cette dernière ligne droite.
Sitôt la ligne d'arrivée franchie, nous nous dirigeons avec Olivier Spagnol vers la tente nous donnant nos temps et surtout nos places : il sera 3ème du groupe d'âge et moi 4 ème.
Avec 8 places qualificatives pour Hawaii nous gagnons tous les 2 notre billet que nous irons chercher le lendemain lors de la cérémonie des vainqueurs.
Aujourd'hui encore je ne réalise encore pas tout à fait ce que j'ai réalisé. 42ème au classement général. Un truc de ouf !!
Stéphane avait raison : la clef c'était le marathon, et j'avais les clefs.