Exactement : ça, c'est fait !!!
Pour ceux qui suivent un peu l'histoire, et vous êtes nombreux, vous n'êtes pas sans savoir que la fin de la préparation a été quelque peu chahutée pour ne pas dire douloureuse. Ceci étant, la décision a quand même été prise d'aller voir sur place pour voir à quoi ressemblait le parcours et l'organisation.
Jeudi : la voiture est chargée : direction Francfort : 7h de trajet. Arrivée à l'appartement Derag réservé via Gaël Maynard qui est toujours aux petits soins pour nous.
Vendredi, avec les autres Français du voyage, nous nous rendons sur le lieu de la natation : 30' dans le lac. Comme avant une course, on a toujours l'impression de ne pas pouvoir tourner les bras. Bon.
L'après midi on profite du site avec les exposants et du montage de la ligne d'arrivée gigantesque vers la mairie.
Samedi : sortie vélo pour voir, comme pour la natation : bof. Pas vraiment les cannes et pis la météo est pas géniale.
Dimanche : D-Day. Lever 3h45. Petit dej habituel. Et départ avec l'équipe de Gaël qui nous amène aux navettes officielles. L'arrivée au plan d'eau se fait vers les 5h. 2h à tuer avant le départ. Gonflage des pneus. Préparation de la transition. Petit caca. Gros pipi. Il est 6h55 je descend patauger avec mes 2'500 copains. Ca caille.
7h00 : top départ ! Je pars sur la droite à l'écart de ces malades qui nagent bien trop vite pour moi. Premier tour cool. Dans le deuxième j'essaie d'être un peu plus à la bagarre. Le temps final sera de 1h03' qui est un excellent temps. Au vu des conditions je décide de mettre la veste à manche longue avant de passer aux toilettes et d'enfourcher ma bicyclette pour la prochaine épreuve.
Ca caille, il pleut et il vente ... dans le dos ... du coup dans l'excitation de la natation je roule ... fort ... trop fort je me doute mais je roule quand même : la fin du 1er tour vélo commence à me rappeler à l'ordre avec un vent copieux de face et toujours de la pluie. Presque 36 de moyenne.
2ème tour : vent dans le dos au début et, et, et forcément de face au retour. Et là c'est difficile. Je décompte les km à partir du 130ème. Le petit plateau est souvent de rigueur. Descente sur Francfort : fin du vélo 5h20 et maintenant le saut dans l'inconnu : courir.
Je ne me pose pas trop de question et c'est parti. Comme si de rien n'était. Aucune douleur juste cette sensation étrange de courir de nouveau pour la première fois depuis 1 mois. Pari un peu osé voir stupide de courir un marathon d'un Ironman sans avoir 1 seul km à pied depuis 1 mois.
Enfin bon, premier km : 4'20. Etrange. Car trop rapide j'attends le 2ème pour voir : 4'20. Que faire ? Et pis merde, on y va.
On y va mais pour combien de temps ?
Réponse : 15km.
Fin du 2ème tour : la vitesse est aux alentours de 4'45.
Ca va pas être simple : je ne me chronomètre plus. Je ne pense qu'à rallier le prochain ravitaillement. C'est long. C'est difficile de recommencer de courir alors que les jambes ne veulent plus. Le reste va bien. Mais alors les jambes ...
Dernier tour : je passe devant les filles "A dans 1heure !!". Comme c'est difficile de recommencer de courir, je choisis de moins m'arrêter : 1 ravito sur 2. Fin du dernier tour : on prend la chicanne à droite. Et c'est toujours cette sensation étrange de penser que c'est "déjà" fini. L'arrivée est énorme. Je suis quand même content d'en finir "enfin". 3h39 au marathon, c'est pas génial mais je sais aussi que pas mal de personnes aimeraient le faire à sec.
Temps total : 10h10. Ce qui reste un temps honorable voire remarquable au regard de la fin de la préparation.
L'ambiance au long du parcours est absolument extraordinaire : j'imagine s'il avait fait beau ...
Maintenant est-ce que c'est bien d'avoir fait cette course, ou est-ce que c'était stupide ? La performance est-elle bonne ou dommage d'avoir passé tant de temps à s'entraîner pour un tel résultat ?
Aujourd'hui, je ne sais pas et j'ai mal partout. Les adducteurs me rappellent qu'ils sont bien là et qu'ils n'ont pas bossé depuis longtemps. Stupide ou pas cette course ?
La réponse viendra toute seule dans les prochaines semaines. Pour l'instant j'ai eu un beau sac à dos, la médaille est dans le pot à médailles avec les autres et demain on part en vacances avec toute la petite famille.
Et ça, c'est loin d'être stupide.